True Wedge, una leggenda?

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altus
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True Wedge, una leggenda?

Messaggio da altus »

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« Come l'araba Fenice, che vi sia ciascun lo dice, dove sia nessun lo sa. »
Metastasio ("Demetrio", atto II, scena III)
Da tempo mi interrogavo sull'esistenza di rasoi "true wedge" ossia con la sezione della lama corrispondente a un cuneo perfetto privo di concavità laterali. Scartati per ovvi motivi i rasoi dalla selce neolitica al quelli del XVII° secolo, prodotti da fabbri e coltellieri in maniera individuale e totalmente individuale, come pure gli esempi contemporanei di improvvisati razormaker.
Nessuno dei pochi rasoi antichi nella mia collezione giunti quasi intatti fino a me presenta le caratteristiche del true wedge ma sempre presentano una minima concavità, quella che permette di ottenere un filo sottile, robusto e con il giusto angolo di tagliente ricorrendo (ma solo per motivi di salvaguardia dell'oggetto e non per necessità tecnica) a un unico strato di nastro sul dorso durante l'affilatura.
Un primo ambito di ricerca non poteva che avvenire nei due centri produttivi di Sheffield in Inghilterra e in Francia (Paese dove i centri di produzione erano vari a differenza dell'Inghilterra) agli albori della rivoluzione industriale e il primo testo da consultare non poteva che essere la summa del pensiero illuminista e protoindustriale ossia l'Encyclopedie di Diderot e D'Alembert pubblicata in Francia all'inizio dell'ultimo quarto del XVIII°. Testo in cui era chiaramente indicato il procedimento
di fabbricazione dell'oggetto rasoio:

RASOIR S. m. (Coutelier) instrument composé d'un taillant d'acier fin, et d'une châsse de bois, d'écaille, ou de baleine, duquel instrument tranchant et affilé on se sert pour faire la barbe.
Voici la manière dont se fait le rasoir dans la boutique du Coutelier. Vous allongez votre acier en pente, comme si vous vous proposiez de lui former un tranchant d'un côté et un dos de l'autre. Observez de mettre la partie saine de l'acier au dos, parce que c'est ce dos qui formera dans la suite du travail le tranchant du rasoir. Votre barre d'acier étirée en pente, doit avoir environ une ligne d'épaisseur à l'extrémité de sa pente, et trois lignes environ au dos ; quant à la largeur, elle est de 9 lignes ou environ dans toute la longueur de la barre. Vous la séparez ensuite en petits morceaux d'un pouce de longueur sur la tranche à queue qui est placée dans un trou pratiqué à la base de la bigorne de l'enclume. Quand toutes ces séparations sont faites, ce qui s'exécute en deux ou trois chaudes, vous trempez la barre ainsi divisée par ces séparations obliques, dans de l'eau fraiche ; vous frappez ensuite la barre froide de petits coups de marteau, et elle se casse à toutes les séparations, et se
distribue en petits morceaux d'acier en talus, minces d'un côté, épais de l'autre, qu'on appelle bobeches.
Les bobeches étant faites, comme il n'est pas nécessaire que le dos d'un rasoir soit d'un acier aussi fin que son tranchant, on prend un morceau d'acier de Nevers, qu'on allonge, et auquel on donne la même forme qu'à celui d'Angleterre, dont on a fait les bobeches ; c'est-à-dire qu'on le tient dans toute sa longueur également large, mince par un côté, et épais par l'autre ; avec cette différence seule qu'il doit être un peu plus fort que pour les bobeches. Lorsque l'acier est sous cette forme, on l'appelle couverture.

Quand la couverture est prête, vous la faites chauffer ; et pendant qu'elle est chaude, vous la recourbez par le bout à-peu-près de la longueur de la bobeche, que vous insérez entre la partie recourbée et le reste de la barre, qui lui forment comme une châsse, dont les deux côtés intérieurs allant en talus reçoivent avec assez d'exactitude les talus de la bobeche, de manière que la partie mince de la bobeche soit au fond de la châsse, et la partie épaisse s'élève au-dessus et sorte en-dehors, débordant environ d'une ligne et demie. Vous frapperez quelques coups de marteau sur la bobeche et sur la couverture, afin de les appliquer l'une et l'autre assez fortement, pour que la bobeche ne se sépare pas de la couverture dans le feu. Vous mettrez dans le feu cet assemblage ; vous le ferez chauffer doucement, assez pour que la bobeche et la couverture commencent à se souder : vous donnerez la seconde chaude un peu plus forte, ainsi de la troisième ; vous acheverez de souder ; vous allongerez votre morceau d'environ quatre pouces, lui donnant une forme qui tende à celle du rasoir, et qui vous indique surement de quel côté est l'acier d'Angleterre, car c'est ce côté qui doit faire votre tranchant. Vous couperez ce morceau et le séparerez entièrement de la couverture, et vous aurez ce qu'on appelle une enlevure de rasoir : Vous mettrez ainsi toute votre couverture et toutes vos bobeches en enlevure, avant que de passer à une autre manœuvre.

Cela fait, vous prendrez une enlevure et vous l'allongerez d'environ cinq pouces, lui donnant une pente du côté qui doit former votre tranchant, et un peu plus de largeur à la tête qu'à la queue. Vous continuerez d'étendre et de former la lame du rasoir avec la panne d'un marteau qu'on appelle marteau à rabattre ; il faut que cette panne ne soit ni trop ronde ni trop plate ; il faut que la tête soit un peu allongée par le côté ; qu'elle ait là un pouce et un quart ; qu'elle n'ait qu'un pouce sur le devant. Quand on a élargi suffisamment la lame avec la panne, on l'unit avec la tête ; et quand il est dans cet état, le rasoir est ce que les ouvriers appellent rabattu ; on le marque ensuite. Quand il est marqué, on le bat à froid : cette dernière façon de forge serrant les pores de l'acier, ne contribue pas peu à la bonté de l'ouvrage.

Quand le rasoir est parfait de forge, on le lime pour perfectionner sa figure, dans un étau d'environ trois pieds de haut ; il doit avoir six pouces du milieu de l'oeil jusqu'au-dessus des mâchoires ; les mâchoires quatre pouces de long, la boite dix-huit pouces, la vis vingt-quatre pouces ; le diamètre de la vis de 16 lignes : il doit peser en tout environ 60 livres. Il y a des pièces de chirurgie qui se forgent sur l'étau ; d'autres qui servent à sertir : ceux-ci doivent être plus petits que celui dont je
viens de donner les dimensions ; les autres doivent être plus grands.

Quand on a approché à la lime le rasoir de la figure qu'il doit avoir, en enlevant toutes les inégalités, et en le terminant bien exactement, vous faites allumer un feu de charbon dans un lieu plutôt obscur que trop éclairé ; le grand jour vous mpêcherait de bien juger de la couleur que le feu donnera au rasoir. Quand votre feu sera bien allumé, vous aurez à côté de vous un soufflet moyen, avec un morceau de fer fendu par le bout, long d'environ un tiers d'aune : on appelle cet instrument un faux
manche ; le faux manche est plus commode que des tenailles. Vous faites entrer votre rasoir d'environ trois quarts de pouce par le talon dans l'ouverture du faux manche ; vous le posez ensuite sur les charbons ; vous le faites chauffer doucement ; vous lui donnez un peu plus que couleur de cerise, mais non le blanc. Plus l'acier est fin, moins il doit être trempé chaud. La trempe trop chaude dilate les pores, et rend les petites dents de la scie qui forment le tranchant, trop grosses et trop écartées, et par conséquent le tranchant rude. On peut user pour la trempe d'eau de puits ou d'eau de rivière à discrétion ; observant seulement qu'avant de tremper dans l'eau de puits, il faut la dégourdir, en y plongeant un morceau de fer rouge. On trempe au contraire dans l'eau de pluie ou de rivière comme elle est, à moins que ce ne soit en hiver ; mais quand l'une et l'autre commencent à s'échauffer, à force de recevoir des pièces trempées, il faut les rechanger.

Quand le rasoir est trempé, vous prenez un morceau de meule, et vous l'écurez et blanchissez d'un côté ; vous avez ensuite dans une poêle du charbon bien allumé, ou de la braise de boulanger, que je préfère au charbon. Vous posez votre rasoir sur cette braise, le dos sur la braise et incliné, afin que le tranchant ne s'échauffe pas plus promtement que le dos, quoiqu'il ait moins d'épaisseur ; vous tenez votre rasoir dans cet état jusqu'à-ce qu'il prenne la couleur de renard, mais non pas tout à fait celle d'or. Quand il a cette couleur, nous le trempons dans l'eau ; puis à l'aide d'un manche de bois que nous appelons faux manche, et dans lequel nous enchâssons le talon, nous nous préparons à l'émoudre.
L'opération précédente s'appelle recuit.

Nous prenons pour émoudre le rasoir une meule d'environ quinze pouces, montée sur un arbre de fer d'environ un pouce en carré, sur dix-huit pouces de long ou environ, selon la commodité des lieux. Nous émoulons le rasoir ; nous dressons le tranchant et les biseaux ; nous formons le dos et le talon, et c'est ce que nous appelons blanchir.
A cette première meule on en fait succéder une autre d'environ six pouces de hauteur ; il est évident que celle-ci ayant beaucoup plus de convexité que la première, doit évider le milieu du rasoir : aussi fait-elle, et c'est ce que nous appelons dégrossir.
A la seconde meule on en fait succéder une troisième d'environ dix à douze pouces de diamètre, pour donner au tranchant la même force depuis le talon jusqu'à la pointe ; et c'est ce que l'on appelle mettre à tranchant. Il faut laisser au tranchant un petit biseau, qu'on gagne à la polissoire ; on fait ce petit biseau avec la pierre à affiler à l'eau.
Lorsque le tranchant, les biseaux et le dos sont bien dressés, l'on a une polissoire de bois de noyer de la hauteur ou environ de la meule à tranchant, mais de deux tiers plus mince, et l'arbre d'un tiers : on couche sur cette polissoire de l'émeri bien broyé, qu'on délaye avec un peu d'huile d'olive : vous en étendez de temps en temps sur votre lame, et vous emportez les traits de la meule, et gagnez le biseau que vous avez fait en affilant ; vous polissez par-tout, et rendez le rasoir propre.


Cela fait, vous avez une châsse d'écaille, de corne, ou de baleine, sur laquelle vous montez la lame du rasoir par le moyen d'un clou et de deux rosettes ; quelquefois on contient les côtés de la châsse en plaçant un clou et deux autres rosettes à l'extrémité.


Le illustrazioni dei laboratori artigianali dell'epoca evidenziano inoltre l'uso delle mole di grosse dimensioni (quindi ruota grande=concavità minima) e anche le immagini dell'epoca degli arrotini mostrano l'uso di mole per affilare (redonner le tranchant)

coutelier - Encyclopedie de Diderot e D'Alembert 1765
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atelier Petit-Walle à Paris - 1792/1799
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Solo con l'inizio dell'800 si comincia a parlare di coramelle, paddle e pietre piatte per la conservazione dell'affilatura (con i relativi numerosi brevetti per le composizioni delle paste in Francia).
Molto spesso le riaffilature venivano anche fatte "à main levé" ossia a dorso sollevato (di pochissimo!), tecnica a cui ricorro in casi molto particolari durante i restauri e che non è così "impossibile" o "sovrumana" come potrebbe sembrare a prima lettura.
Inoltre alcuni settimanali inglesi di epoca più tarda nelle collezioni di utenti del forum e che ho potuto restaurare presentano la scritta "ground on a 4 inch stone" ossia molati su ruota da 4 pollici (10cm) di diametro,come una conquista tecnologica dell'epoca, ribadendo verso il 1830 la obsolescenza tecnologica delle ruote di grande diametro per la molatura finale e l'inizio dei rasoi con gradi di concavità (hollow) via via crescenti.

Da qui la mia convinzione che il rasoio "true wedge" semplicemente non è esistito negli ultimi due secoli nelle produzioni artigiano/industriali se con la definizione "rasoio" intendiamo una lama concepita per la rasatura, con ben precise caratteristiche progettuali: normale difficoltà nella sua manutenzione e che non richiede particolari artifici per la sua affilatura. Qualsiasi sia la forma che la fantasia del costruttore abbia impresso alla lama, non si può prescindere da queste caratteristiche di base e certamente non lo facevano gli artigiani di un tempo il cui scopo era produrre strumenti destinati alla vendita (e con costi per l'epoca molto superiori a un normale salario, ma di questo aspetto avevo già scritto alcuni anni fa.)
"Le voyage est court. Essayons de le faire en premiére classe." (Noiret)
la collezione - il cantiere di restauro - gli astucci
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CozzaroNero
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Re: True Wedge, una leggenda?

Messaggio da CozzaroNero »

Pubblicamente ti ringrazio per le tue lezioni. Sei invidiabile e insostituibile

:D :D
andreat63
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Re: True Wedge, una leggenda?

Messaggio da andreat63 »

con diffusione delle mole in occidente ( mi pare che le prime rappresentazioni di mole risalgano solo al rinascimento), è diventato ovvio dare concavità alle lame dei rasoi. ma, come si vede nel libro di jardella, prima del '600 in Europa le lame dei rasoi erano simili a coltellini, senza concavità. che di conseguenza si potevano affilare solo a costa alzata, come per l'appunto fossero dei coltellini. la pietra giusta, la mano giusta, di chi nasceva barbiere e aveva un gran feeling con queste lame, consentiva di ottenere valide affilature.
in Cina però avevano trovato una soluzione, per ottenere delle sorte di faux frameback direttamente per forgiatura e in giappone un altra soluzione, che consentiva (e consente) di avere lame sgusciate senza l'uso delle mole. quindi, se ovunque, con mole o senza mole, ci si è ingegnati di ottenere lame con un certo grado di concavità, affrontando complicazioni nella costruzione di queste lame, un motivo valido c'è. per lo meno sono più comode da riaffilare
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